Quantcast
Channel: jazz.blogs.liberation.fr - Actualités pour la catégorie : Louis Armstrong
Viewing all articles
Browse latest Browse all 3

Les trompettes (du jazz) de la renommée

$
0
0

Deux rééditions nous rappellent à-propos que le premier instrument-roi du jazz, la trompette, a gardé le droit de régner.
Couv Int12Armstrong FA1362Louis Armstrong, indétrônable. Ainsi l’a déclaré Dizzy Gillespie au festival de Newport en 1970 : «si Louis n’avait pas existé, nous ne serions pas là». A tout Seigneur priorité. L’intégrale commandée par Frémeaux et Associés au spécialiste Daniel Nevers, aborde le Volume 12 (3 disques par livraison ; nous arrivons donc au trente-sixième CD ). Le Néo-Orléanais caracole. Le voilà dans un enchaînement de pièces enregistrées pour le film New Orleans. Les studios de Hollywood ne retinrent quasiment rien des plages gravées entre l’été et fin 46, heureusement trop relevées pour le navet. On reconnaît les instruments de Barney Bigard, de Lucky Thompson, le piano du sous-estimé Arthur Schutt, la voix écorchée de Billie Holiday sur plusieurs titres (The Blues are Brewin', magnifié).
Friandise en prime, les acetates d’un concert au Carnegie Hall en 1947, retrouvées pour l’occasion. La veine! Satchmo nous transporte sur treize morceaux, avec deux formations (le sextette du clarinettiste Edmund Hall et la sienne propre). Trouvaille finale, deux morceaux éparpillés sur des 78Tours destinés aux forces alliées américaines pendant la deuxième guerre mondiale (les V-Discs - V pour Victory). Epaulé des caisses de Sid Catlett et du trombone de Jack Teagarden, Louis triomphe. En cas de discussion, l’actrice Ava Gardner tranchait ainsi la question : «Ceux qui n’aiment pas Louis Armstrong ne savent pas ce que c’est qu’aimer». On souscrit tous pistons dehors à la vision de la femme fatale.

Intégrale Louis Armstrong vol. 12 (1946-1947) - Frémeaux et Associés

8386293Woody Shaw baptisa son fils Woody Louis Armstrong Shaw. Filiation reconnue. Le trompettiste novateur rendait au maître incontesté l’hommage suprême. Sony Music a eu l’idée de rassembler les dates pour le label Columbia. Voici en six albums, enregistrés entre 1977 et 1981, le gratin du styliste suave et fougueux, sans doute le plus inspiré des continuateurs de la veine hard-bop. Le chef d’oeuvre restera sans doute Woody III : trois mouvements dédiés en 1979 à son fils. Toutefois l’album ne recèle pas que la fameuse suite où Shaw maîtrise les tempos avec une articulation d’une incroyable clarté. La splendide composition Organ Grinder en hommage à l’organiste Larry Young décédé l’année précédente, transporte également.
En 1980, Stan Getz débauche le batteur Victor Lewis pour un montant de transfert faramineux. Dégoûté, Shaw décide de dissoudre le quintet de base. Quelques mois plus tard, il revient avec une formation à l’effectif recomposé. Il modifie radicalement la sonorité. Shaw signe United comprenant Gary Bartz (sur deux morceaux); Steve Turre au trombone; Mulgrew Miller au piano; Stafford James à la basse et Tony Reedus à la batterie. Devant la réussite de la formule, le groupe tournera plusieurs années. Frappé de cécité à la fin des années 80, Shaw meurt à 44 ans, en 1989. L’admiration avec laquelle ses pairs évoquent le personnage me frappe à chaque fois.

Woody Shaw The Complete Columbia Albums Collection - Sony Music

Bruno Pfeiffer


Viewing all articles
Browse latest Browse all 3

Latest Images





Latest Images